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Une constance est née de mes voyages en quête de portraits d’enfants. De Pays, de routes, d’itinéraires et d’imprévus, ils rayonnaient d’un même pouvoir, celui d’aimer comme d’être aimés. Les enfants inspirent naturellement la paix et une idée de la beauté. L’enfant aborde ce monde dans un élan de volontés, certainement liées à un savoir originel imperceptible à la compréhension de ses aînées. Un oubli d’adulte, un pan de connaissances perdu, nous sommes-nous isolés de cet héritage ? Un plus d’attention, d’écoute, de compréhension, nous montrerait la pertinence à conserver cette âme d’enfant. L’enfant ne vient pas d’un univers étrange dans lequel il s’est formé, il incarne son univers transfiguré en un être vivant. Le temps et les environnements, éloignent, puis annihilent cette capacité de ressenties. Ils nous privent de cette substance. Se rappeler à soi, à ce patrimoine originel, éclairerait nos environnements de lumières créatrices bénéfiques à notre humanité. Donnons à nos enfants le capital humain nécessaire à pérenniser ce lien à l’univers, au cosmos, simplement à l’essentiel, dénué de vanité ou de sentiment de pouvoir. Il reste à nous souhaiter une vision, des regards, où la surprise tant de la nature, comme de l’enfance, viendra nous détourner de nos certitudes.

La collection les Héritiers ancre l’appréhension du passage de l’enfance à l’âge adulte. Cette série de portraits d’enfants pousse cette porte vers un inconnu fait d’épreuves et d’observations. Un regard à chaque fois renouvelé, des regards à jamais immortalisés.

La vertu du caniveau

«C’est parfois l’homme le plus pauvre qui laisse à ses enfants l’héritage le plus riche »

Ronald Ross

 

Les enfants regorgent de virtuosités lorsqu’il s’agit de détourner l’attention des aînés. Afin de protéger leur monde, ils adoptent une attitude détachée, lointaine, nonchalante. Jouer est une bonne méthode pour rassurer les adultes de leur naïveté. Les enfants se sentent souvent dépossédés, lorsque le monde qu’ils ont bâti termine dans le caniveau. Alors ils se liguent pour se protéger. L’un ou l’une prendra la défense de l’autre en se rassurant mutuellement. Les enfants donnent l’impression de se désintéresser de choses réalisées.  Mettons à la corbeille un dessin, une création ou une invention quelconque et eux, à ce moment là, nous mettront au défi de ne rien avoir à nous reprocher. A cet instant, la vertu de l’adulte semble se liquéfier et glisser, à son tour, dans le caniveau. Les enfants sont des miroirs qui s’adaptent, même aux situations les plus encombrantes. Puis ils rebâtissent, infatigablement. Sans cesse, le caniveau donne, aux enfants, l’occasion de toujours s’améliorer pour un jour, devenir vertueux.

Fernand d’Onofrio